Dès février 1939, après l'exode massif des Républicains Espagnols, le camp de concentration du Vernet d’Ariège sert à interner les soldats de l'armée républicaine espagnole. Ils seront les premiers internés dans ce camp de concentration français, terme utilisé dès février 1939 par l’administration de la Troisième République Française et les prisonniers.
Suite à la déclaration de la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939, ce camp de concentration est devenu un camp répressif destiné à enfermer «les indésirables étrangers», notamment, des volontaires des Brigades Internationales qui avaient combattu en Espagne contre Franco, des opposants politiques aux régimes d’Hitler, Mussolini et Pétain, des membres de la Résistance. À partir de l'été 1942, il sert aussi à l’internement de transit pour les juifs raflés en Ariège et dans le Gers, avant leur déportation. De 1939 à 1944, nous estimons que 35 000 personnes environ, de 72 nationalités différentes venant des 5 continents, y ont été enfermées. Les conditions terribles d'internement sont décrites par l’écrivain Arthur Koestler, lui-même interné en 1939 et en 1940, dans "La Lie de la Terre" paru en 1941, ainsi que par Bruno Frei dans "Les Hommes du Vernet" paru en 1948.
Par répression politique, par persécution antisémite ou par mesure disciplinaire 6 226 ppersonnes ont été déportées entre le 25 juillet 1940 et le 30 juin 1944 vers les camps de concentration situés sur le territoire du 3ème Reich allemand, en Italie et à Djelfa en Algérie…
Le 30 juin 1944, les 403 derniers internés sont évacués en camion et en bus, pour les estropiés, jusqu'à Toulouse. Le 3 juillet ils seront déportés par le "Train Fantôme", qui mettra presque 2 mois pour arriver au camp de concentration de Dachau pour les hommes et celui de Ravensbrück pour les femmes.
Pour avoir lutté contre les fascismes et défendu la liberté et la paix des peuples, 215 personnes sont mortes à cause de leur internement dans des conditions inhumaines. 152 reposent à jamais dans le cimetière.
Souvenons-nous !
* Camp de concentration du Vernet d'Ariège comme l'écrit le ministre secrétaire d'état à l'Intérieur, Marcel PEYROUTON, le 10 janvier 1941 dans une circulaire adressée à messieurs les préfets de la ZONE LIBRE et à messieurs les sous-préfets de Montmorillon, Montluçon et Saint-Amand.
Cette appellation "camp de concentration" doit donc être retenue, utilisée et enseignée. Il faut admettre une fois pour toutes que la France a été à cette époque un état fasciste avec des camps de concentration. Cette vérité historique est un devoir d'Histoire et de Mémoire que nous devons aux milliers d'internés et d'"hébergés" qui ont enduré l'enfer de ces camps de concentration français. Mal nommer ces camps est une marque d'irrespect total et inexcusable quand on a lu cette circulaire. On peut la consulter aux archives départementales suivantes :
- Pyrénées Orientales sous la cote : 109 W 297 (Etrangers, surveillance et internement : instructions. 1938-1946)
- Aude sous la cote : 49 W 2